Un enchaînement sans fin ni d’une quelconque littérature, vraiment, ni d’un autre genre, assurément, il vaudrait mieux s’y faire à ces récits débonnaires, impossibles à véritablement les terminer, ceux-là, ou alors il faudrait tuer le temps, arrêter absolument la source, la tarir. À en dévier le courant, vous ne ferez qu’aggraver le ruissellement, il coulerait ailleurs, peu importe d’où cela sortira, il n’émerge d’aucun ego, tout au plus la vanité d’un trop-plein, le fruit de lavements au creux d’une cervelle salit par des traversements, comme l’égout effectue des transvasements, ce n’est qu’une affaire de goût en la matière ; aussi, vous devrez faire l’effort d’une lecture de récits sans noms, où éventuellement une entité inconnue vous poserait cette question malvenue, « tu lis des ratures ? », et vous lui répondriez surpris : « non, je tente de déchiffrer une écriture ? », imagineriez-vous, à cet instant, être traversé par cette autre interrogation, « encore une histoire de vivants, ajoutée aux archives, dans le surplus ? » Alors, on dirait qu’à chaque récit cela lui a déplu, c’est peut-être pour ça qu’elle continue ? Quoi ? La vie ! l’entité incongrue, la chose, le truc, le machin, enfin ce qui nous anime quoi ! Des pantins nous serions ? C’est sans doute pour ça, cette envie irrépressible d’une foi, cet ajout d’une piété, le pourquoi du comment d’une croix, un fardeau pour que l’on croie, un leurre très adroit… il nous masquerait ce qui se cache derrière tout ça… d’autres récits au-delà d’une voix ? Imperceptible, ce remuement garde en son sein une mémoire essentielle, et qu’elle vous construit, vous l’avait-on déjà dit ?
On y revient toujours à ce gène qui vous instruit, comme une boucle récurrente, il emmagasine peu à peu toutes les histoires d’un même mouvement, celui du vivant évidemment ; cette particularité nous relie tous à ces stocks, des mémoires en action obligeant la moindre de vos cellules à se répliquer selon un ordre établi, et affiné au fil des ans, de jour en jour, une accumulation dont votre existence sera le témoin et l’acteur a un moment, localement ; puis, la trace que vous laisserez alimentera, peu importe comment, peu importe quoi, les futures propagations de notre essor, à nous, les terriens d’hier à demains, et bien plus encore… Cette mémoire (à travers le processus qui la lit) tente inlassablement de relier ces souvenirs préalables, dans les traces laissées, comme un fait exprès… ce cheminement semble intarissable ?