Oui, c’est ainsi que la vie nous dupe quotidiennement, elle insuffle en nous ce que l’on doit être, des êtres sans reproches, des machines à imaginer ?… Non ! Mieux que ça ! De la biologie imaginative, un processus, avec en son sein une tête chercheuse dans les viscères de notre système nerveux. Cette biologie (des terriens) est inventive, elle aurait presque 4 milliards d’ans d’ingéniosité concoctés au fil des ans, ce n’est pas rien, c’est ingénieux ; ce processus vivant qui nous anime à plus d’un tour dans son sac…
Alors oui, le leurre est audacieux et très mystérieux ; il enseigne à chacun de nous une manière d’être, vous êtes l’expérimentation de ce siècle et l’on vous fait croire, insinué dans votre imagination éruptive au creux de vous, oui, tout le processus de son invention et de son intention, la vie vous concocte effectivement une manière d’être, unique ! C’est certain, nous sommes tous différents et pourtant, un principe ingénieux utilise tous nos sens ; ce que le vivant a élaboré et qu’il teste en permanence au creux de nous toujours, « pour voir comment ça fait » de leurrer un être de cette manière-là ; en l’envoyant paître de-ci de-là par monts et par vaux, le petit être devant explorer toute la planète, et maintenant tous les espaces autour d’elle, les autres planètes, tout un univers à découvrir, au-delà même du soleil, à partir de nos yeux et de nos sens. Oui, reconquérir, en quelque sorte, les paysages cosmiques d’où nous venons ; nous sommes « des poussières d’étoiles » (disait quelqu’un), il semblerait bien. Le monde ne s’est pas inventé tout seul, il y eut quelques préalables, des prémices qui ont suscité son invention dont nous ignorons tout. Certains parlent de quelques dieux, entités créatrices de ce monde ; cela pour les croyants, ça les rassure cette conception-là ! Laissons cette idée-là leur contaminer le creux de leur tête, ça les rassure !
Il existe d’autres perceptions, une infinité en faite ! Le processus qui nous anime, disions-nous, à plus d’un tour dans son sac, et l’imagination s’ingéniant au creux de chacun, universelle, colportée par une infinité de combinaisons. Tous les possibles peuvent se réaliser dans un univers opportuniste tel que le nôtre, là où nous vivons, un univers sans fin dont on ne connaît pas le début. Nous ne serions que de passage ? Le temps d’exprimer ce qui nous anime, d’user le corps dans cette manigance vivante que nous sommes ; vieillir enfin, et dans une dégradation plus ou moins lente, parfois rapide, à un moment précis, laisser la place à d’autres. Vous voilà tenu d’en finir par la force des choses, et de votre usure, vous devez mourir ; vous êtes déjà morts, et toute l’information qui vous agitait, s’évapore, disparaît en laissant toutefois quelques traces que ceux qui vous suivront pourront réutiliser plus ou moins, selon l’ampleur de vos expressions précédentes, celles d’avant votre mort, cette mémoire, cette information que la vie en nous nous force à fabriquer. Nous sommes si peu de choses, dans ce monde où nous habitons, l’information qui nous construit est plus vaste que notre propre savoir conscient, nous les vivants, que l’on soit homme, un rat ou singe, fourmis ou libellule, morve ou pomme pourrie, ce patrimoine cellulaire ; même dans le goudron, ce pétrole, cette richesse issue des vivants de naguère, possède en son sein la trace, l’énergie potentielle d’un savoir intemporel des choses qui s’animent sur cette planète. Fruit d’un univers extraordinairement vaste, d’où nous ne comprenons ni ne pouvons concevoir ses limites, nous sommes là, à cet instant, en train de nous interroger sur notre présence ici, la raison de notre existence ; en gros, veuillez concevoir cette idée simpliste s’ingéniant au creux de notre tête : que fais-je là ?