Ne vous êtes-vous pas un jour demandé, à propos de toutes ces recherches où l’on tente de comprendre les mécanismes nous construisant, ceux à l’origine de notre animation, pourquoi donc nous interrogeons-nous tant sur leur compréhension ; la genèse de notre provenance ressemble à un oubli, quelque chose nous demanderait-il de retrouver l’information ultime de notre construction, cette ignorance que l’on ne cesse de s’efforcer de vaincre à travers nos sciences et toutes autres disciplines. Pourquoi une partie des vivants que nous sommes cherche-t-elle tant à vouloir décrypter la source de nos origines, pour quelle raison cette information se serait perdue, oubliée, abandonnée, au fil du temps ? Quand la nécessité de survivre nous laisse le temps de penser à autre chose, nous sommes fréquemment confrontés à ce questionnement : « nous soucions-nous du fonctionnement de nos viscères ? » On vous affirmerait aussitôt que « le mécanisme vivant, en nous, s’en occupe ! » Mais ce n’est pas suffisant, disons-le autrement : « notre conscience semble surnager au-dedans de notre être pour nous aider à subsister afin de trouver un confort, une aisance, et dans leurs maintiens, nous permet d’avoir le temps de rechercher le mystère qui nous anime, la petite étincelle l’ayant provoqué, tout en s’étonnant du mécanisme biologique qui nous pousse à s’interroger de la sorte ? »

Les récits regroupés sous le vocable « İpanadrega » expriment cet étonnement dans une suite de questionnements diffus irrésolus !

Autre point de vue

Ajoutons cet autre regard afin d’essayer de répondre à ces interrogations, serions-nous tentés de réaliser une sorte de Cinématographie du réel ?

Réaliserions-nous un jour un film où l’on montrerait le point de vue de tous, ou de la plupart, l’expression de chacun, des hommes, certes, mais aussi surtout, de la tortue, de la cigale, de la fourmi ou de la fourmilière, des vers de terre, du moindre microbe, de l’acarien de passage ou de la mouette rieuse, des arbres évidemment, encore, de cette marguerite sur le chemin des passages, etc., le point de vue des vivants, à l’aide d’une sorte de caméra s’adaptant en permanence à l’échelle, la vision de chacun, décrivant un même évènement, l’existence de chacun, le point de vue de tous ; demandons-leur la façon dont ils verraient cela, ou du moins, essayons, faisons en sorte que cela advienne : établir un dialogue entre vivants, dans la mesure du possible, rejoindre ce qui semble se disjoindre, recoller les morceaux d’un puzzle oublié, celui de nos origines, là où il semblerait que pour tous les vivants nos plus lointains ancêtres furent les mêmes…